L’analyse “coûts-bénéfices” attribue une valeur sociale à chaque chose affectée par une activité ou un projet. Certaines activités engendrent des effets négatifs (les coûts), d’autres des effets positifs (les bénéfices). On effectue alors le bilan coût/bénéfice. L’eutrophisation en tant que telle n’est pas une valeur marchande et donc l’estimation des coûts comme des bénéfices est difficile. Pour les écosystèmes ou les services environnementaux, on préfère donc, à partir de scénarii hypothétiques, recueillir l’avis des gens quant à la pertinence d’une mesure donnée et de son utilité. La demande n’est pas que les gens attribuent à cette mesure une somme d’argent, mais la valeur marchande sera déduite de leurs choix.
Prenons un exemple lié à la nature du projet ISECA. La dégradation de la qualité des eaux côtières affecte potentiellement des secteurs économiques (pêche, tourisme balnéaire,…) ou interpelle (appauvrissement de la biodiversité). La puissance publique dispose de différentes options pour améliorer la qualité des eaux. Ces options sont proposées au public sous forme de questionnaire. On ne demande pas au gens d’établir un coût mais de donner une préférence (avec éventuellement l’argent qu’ils sont prêt individuellement à y consacrer). En s’aidant de cette enquête, la puissance publique établie le bilan coût-bénéfice.
Cette démarche a été appliquée pour les eaux du Solent (entre l'île de Wight et l'Angleterre) qui est un refuge pour différentes espèces sauvages. Comme il y a plusieurs alternatives pour améliorer ou préserver la qualité de l’eau, on a demandé aux gens ce qu’ils en pensaient et de donner leur préférence tout en annonçant leur contribution financière volontaire. Les 2 choix proposés portaient soit sur un meilleur traitement des eaux usés par les stations d’épuration soit en agissant sur les pratiques agricoles pour réduire les apports en engrais à la mer. Enfin, intervenaient dans le questionnaire les coûts associés aux deux remèdes proposés.
Les décideurs publics peuvent utiliser cette enquête. Cette région est très connue comme zone de loisir et est aussi très visitée pour la beauté de ses paysages et de la faune. De ce fait, il est difficile d’établir une valeur marchande. Mais le gestionnaire public de cette région peut tirer les conclusions de notre étude et agir en conséquence pour améliorer la qualité de l’eau.
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ISECA a créé une nouvelle enquête afin de sensibiliser le grand public au phénomène d'eutrophisation et de l'interroger sur les actions à mettre en place. En effet, chaque citoyen est concerné par la qualité de l'eau et peut agir.
Pour cette enquête, ISECA a rassemblé des questions permettant d'une part, de déterminer la perception que le public a du phénomène, et d'autre part, des questions d'ordre socio-économique faisant appel à divers critères d'engagements possibles.
Recueillir votre avis permettra d'informer les parties prenantes et les autorités afin qu'elles prennent des mesures appropriées.
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